Quelques « mauvaises herbes » autrefois fort utiles dans nos campagnes

publié le : lundi 14 novembre 2011.

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    La tanaisie commune (Tanacetum vulgare), encore appelée barbotine, c’est une plante herbacée vivace de la famille des Asteraceae, très commune en Europe.
    La tanaisie a pu être utilisée autrefois comme vermifuge, elle contient une huile essentielle dont un constituant, la thujone, est très toxique à dose élevée. Ses feuilles préparées en infusion étaient réputées avoir des propriétés toniques, antispasmodiques et fébrifuges.
    Elle a également des propriétés insectifuges, efficaces contre les fourmis, les mites, les puces, les punaises. On l’emploie en préparant des sachets de feuilles et d’inflorescences séchées.
    Cette plante est citée dans le capitulaire De Villis datant du début du IXe siècle, parmi les plantes potagères et aromatiques recommandées. Une recette du Liber cure cocorum en utilise les feuilles hachées pour aromatiser l’omelette. [1]

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    Le maceron, plante herbacée bisannuelle de la famille des Apiacées, parfois cultivée comme plante potagère pour ses feuilles et ses jeunes pousses consommées comme légume ou utilisées pour aromatiser les mets. Il est aussi apprécié pour sa racine tubérisée.
    Nom scientifique : Smyrnium olusatrum L., famille des Apiacées (Ombellifère).
    Nom commun : maceron potager, grande ache, persil de cheval, gros persil de Macédoine,. de : Brustwurzel, Smyrnenkraut, en : black-lovage, horse-parsley, it : macerone, smirnio. [2]

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    La grande mauve, appelée aussi mauve sylvestre ou mauve des bois, (Malva sylvestris) est une plante herbacée bisannuelle médicinale de la famille des Malvacées.
    C’est une plante vivace poilue, aux tiges souvent étalées, de 30 à 60 cm, aux feuilles crénelées , ressemblant un peu à celles du lierre, aux fleurs rose-pourpre avec des nervures plus foncées sur les pétales.
    Cette mauve était appelée autrefois, en latin, omnimorbia soit toutes les maladies, en raison de ses propriétés adoucissantes pour les voies respiratoires utiles pour le traitement de nombre de symptômes. La substance active recherchée dans cette plante est le mucilage. [3]

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    La Scille à deux feuilles. On appelle « scille » diverses plantes herbacées de la famille des Hyacinthaceae. À l’heure actuelle, on sépare les scilles « véritables » du genre Scilla, des scilles nommées ainsi par ressemblance morphologique.
    Tout comme ceux des Strophanthus (ouabaïne), du muguet de mai Convallaria majalis L. (convallatoxine), du laurier-rose Nerium oleander L. (oléandroside et nérioside) et de l’adonis de printemps Adonis vernalis L. (adonidine), les hétérosides de la scille maritime (scillarène A et B) ont des propriétés cardiotoniques. Actuellement seuls ceux de la digitale laineuse Digitalis lanata Ehrh. (digoxine) et, dans une moindre mesure, de la digitale pourpre Digitalis purpurea L. (digitoxine) sont actuellement encore utilisés dans cette indication.
    La scille en trochisque pouvait entrer en notable proportion dans la composition de la thériaque de la pharmacopée maritime occidentale au XVIIIe siècle. [4]

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    L’arroche des jardins (Atriplex hortensis) , plante herbacée annuelle de la famille des Chenopodiaceae, ou des Amaranthaceae selon la classification phylogénétique, cultivée comme plante potagère pour ses feuilles consommées comme légume.
    Les feuilles se consomment très fraîches, cuites à la façon des épinards. Les feuilles jeunes et tendres peuvent se consommer en salade. On les mélange souvent aux feuilles d’oseille pour corriger l’acidité de ces dernières.
    La plante a des propriétés laxatives et rafraîchissantes. Les feuilles, utilisées en cataplasmes, sont émollientes. Elle a servi à fabriquer une teinture de couleur bleue, analogue à l’indigo.
    Cette plante était déjà citée au Moyen Âge, dans le capitulaire De Villis, parmi les plantes potagères recommandées. Elle fut très populaire en Europe centrale, mais est désormais peu cultivée. [5]

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    La cardère sauvage (Dipsacus fullonum) , espèce de plante de la famille des Dipsacaceae. Elle est aussi appelée « cabaret des oiseaux », « cardère à foulon » ou « bonnetier sauvage ».
    La racine, qui renferme de l’inuline comme substance de réserve, est apéritive.Certaines variétés sont cultivées comme plantes ornementales.
    Depuis l’antiquité, une variété de cardère cultivée aux têtes allongées, aux pointes recourbées vers le bas était utilisée dans l’industrie lainière pour la finition à la main des draps de laine. Au XIXe siècle, les machines à lainer comportaient encore des peignes en cardères. Cette utilisation déclina, la cardère ne fut plus utilisée que pour des marchés de niches (étoffes particulières) puis sa culture cessa. En 1983, on pensait que cette variété avait complètement disparu quand quelques graines purent être retrouvées chez le dernier semencier spécialisé.
    Cette racine pourrait aider à soigner la maladie de Lyme. Bien que peu connu, ce remède semblerait fonctionner. (Source : The Book of Herbal Wisdom : Using Plants As Medicine). Pour cela, il est conseillé de mettre la racine dans de la vodka, et de prendre 3 gouttes matin, midi et soir pendant un mois, puis de continuer 3 jours par mois pendant un an. [6]

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    L’épurge, plante herbacée bisannuelle de la famille des Euphorbiacées, assez commune en Europe, parfois cultivée dans les jardins.
    Nom scientifique : Euphorbia lathyris L, famille des Euphorbiacées, sous-famille des Euphorbioideae, tribu des Euphorbieae, sous-tribu des Euphorbiinae. Ce taxon est parfois erronément nommé (Syn.) Euphorbia lathyrus.
    Nom commun : épurge, purge, euphorbe des jardins, herbe à la taupe. de : kreuzblättrige Wolfsmilch, en : caper spurge, mole plante, es : lechetrezna.
    Le nom « épurge » vient de l’ancien français espurgier, expurger, en référence aux propriétés purgatives des graines.
    Cette espèce est originaire du sud de l’Europe (France, Italie, Grèce) et de la Chine.
    Elle s’est naturalisée dans de nombreux pays. C’est une plante rudérale qui se rencontre dans les friches, les décombres, au voisinage des habitations, quelquefois dans les jardins.
    Comme toutes les euphorbes, la plante laisse s’écouler un latex blanc quand on la coupe. L’huile extraite des graines a été utilisée pour l’éclairage.
    C’est une plante qui a la réputation, non vérifiée, de faire fuir les taupes. La réputation donnée à cette plante doit-être attribuée aux branches cassées que l’on introduit dans la (ou les) galerie de la taupe ou de campagnol, c’est le latex corrosif qui abime le nez de la taupe et non pas la plante proprement dit. On peut réaliser un extrait fermenté et arroser dans les galeries, son effet est considéré comme répulsif. Les graines ont été utilisées comme purgatif, plutôt violent. Le latex a servi à traiter les verrues.
    C’est une plante toxique. Le contact du latex avec la peau crée une irritation assez rapide et persistante. En cas d’ingestion, des brûlures des muqueuses de la bouche et de l’œsophage sont à craindre ainsi que des douleurs d’estomac pouvant entraîner des vomissements. [7]